Sœur Marie Paule Gay

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Fallecida el 14/09/2020

Sœur Marie Paule est née et a grandi à Montpellier en France. Très tôt elle fait partie des Jeannettes puis des Guides, mouvement qui a marqué toute son éducation et sa jeunesse. Arrivée à un âge avancé elle en garde encore des souvenirs précis : les longues marches dans le Sud de la France, les camps d’été qui ont formé son caractère, les chants scouts... L’esprit du scoutisme et la devise « TOUJOURS PRËT » lui a donné le sens du devoir et a imprégné toute sa vie.

Après ses études à Montpellier et l’obtention de son Brevet Elémentaire, Sœur Marie Paule travaille à la Poste de Montpellier au service des communications téléphoniques. En septembre 1950 elle décide de répondre au Seigneur qui l’appelle à la vie missionnaire. Son amie d’enfance, originaire de Montpellier, Sœur Marie Stéphane Grassous, lui fait connaître la Congrégation des SMSM. Elle entre au postulat à Ste Foy-lès-Lyon le 7 septembre. Après deux années et demie de postulat et noviciat, le 9 mars 1953 elle fait profession chez les Sœurs Missionnaires de la Société de Marie.

Avant de s’envoler pour l’Océanie où elle est envoyée, Sœur Marie Paule suit durant quelques mois le Cours Normal Catholique pour enseignants à la Mulatière à Lyon. En décembre 1953 elle arrive à Wallis où l’attend l’école de Malaetoli. Durant près de 15 années elle donne tout son cœur et sa compétence au service des enfants, garçons et filles, afin de les préparer au mieux à entrer dans le secondaire. Le 9 mars 1959 elle s’engage définitivement dans la Congrégation en prononçant ses vœux perpétuels.

Puis c’est l’école de Mata-Utu qui l’attend. Directrice de cette grande école primaire de près de 500 élèves, ses dons d’organisatrice sont appréciés. Pédagogue dans l’âme, elle a le souci des derniers autant que des premiers. Soucieuse de la réussite scolaire comme de l’éducation humaine et religieuse des élèves, elle ne ménage pas ses efforts pour former les enseignants qui collaborent avec elle et qui la secondent. En plus de sa charge de directrice, elle est nommée Supérieure Régionale de Wallis-Futuna.

En 1973, après 20 ans de mission, elle retrouve pour la première fois la France et sa famille. Durant une année, en 1974-75 elle reprend des études à l’Institut Supérieur Pédagogique de l’Enseignement Catholique à Angers, toujours soucieuse de se renouveler, d’affermir ses compétences. En fin d’année 1975 Sœur Marie Paule rejoint les Nouvelles Hébrides. Elle découvre alors une autre culture et une autre ethnie. Durant près de 6 années elle est directrice de l’école Ste Jeanne d’Arc à Port-Vila. Avec la même ardeur et sa grande compétence elle se dévoue au service des petits Hébridais. Ses anciennes élèves s’en souviennent encore. Voici le message reçu aujourd’hui de Port-Vila :

« Nous sommes bien unies avec vous par la prière et l’affection ! Certaines familles et certains anciens de Montmartre, Jeanne d'Arc me chargent de vous dire et particulièrement à vous qui êtes en Calédonie avec elle, qu'ils sont bien unis avec nous pour la perte de notre sœur et qu'ils présentent leurs sincères condoléances ! Merci de tout ce qu'elle a fait ici dans notre pays auprès des jeunes, dans l'éducation, la catéchèse, auprès des familles, dans notre Eglise du Vanuatu et auprès de nous ses sœurs SMSM ! Que Marie continue de l'accompagner et qu'elle repose en paix auprès de Jésus son Fils !

Bon vent vers le lieu où tu vas Marie Paule et ne nous oublie surtout pas !

Tes soeurs et amis du Vanuatu ».                   Sœur Anita

            Après l’école Ste Jeanne d’Arc, Marie Paule est au collège de Montmartre où elle enseigne le français, puis elle travaille à la bibliothèque du collège. En 1986, elle part pour Ste Foy-lès-Lyon où elle rend service à la communauté du Signal. En même temps elle retourne régulièrement à Montpellier afin de s’occuper de sa mère qui est seule. Ce n’est qu’en 1993 qu’elle revient au Vanuatu où elle retrouve Montmartre, Paray, puis le Foyer Nabanga. Elle participe activement à la vie de la paroisse dans la catéchèse jusqu’en 2014 où elle fait une chute et se casse le fémur. Elle est évacuée sanitaire en Calédonie pour y être opérée. A sa sortie d’hôpital, elle rejoint la communauté de Nazareth à Rivière Salée. Sœur Marie Paule a des difficultés à se remettre de cet accident.

En 2015 la communauté est transférée au Mont-Mou. Marie Paule veut rester active et rend encore de petits services : balayer les vérandas est son grand souci ! Elle s’oblige aussi à marcher, avec sa canne, que d’aller et retour elle fait chaque jour dans la propriété. Là elle découvre la multitude d’oiseaux qui vivent autour de la maison : alors elle installe devant sa chambre une petite mangeoire où chaque matin elle met des miettes de pain, le reste de son déjeuner. Elle prend ensuite une immense joie à voir picorer les moineaux, les merles des Moluques ou les tourterelles...

Malheureusement en 2016, c’est une nouvelle chute, avec, encore, une fracture du fémur. A sa sortie de l’hôpital de Nouméa, la rééducation à Nouville l’aide à se remettre, mais elle garde toujours des difficultés pour la marche. Elle retrouve la communauté de Nazareth, et malgré son handicap pour se déplacer, elle continue à rendre service. Elle participe à la mise en pages de « l’Espérance » revue pour les malades hospitalisés. Mais petit à petit sa mémoire diminue, elle a des difficultés à se repérer dans le temps et l’espace, jusqu’au 9 septembre dernier où elle est hospitalisée au Médipôle pour une grave infection pulmonaire. Elle ne s’en remet pas et part vers le Seigneur lundi 14 septembre à 9 h, fête de la Croix Glorieuse.

Après une vie bien remplie, toute au service des autres, que le Seigneur l’accueille : « Viens bon et fidèle serviteur… ».

Merci Marie Paule pour ton exemple de fidélité, de droiture, de simplicité mariste…

Sœur Marie Ida smsm