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Nouvelles inserées le 25/01/2012

LES CENT ANS DE MAKOGAI – OASIS DE COURAGE ET D’ESPOIR - A FIDJI

Il avait été demandé au Sœurs Missionnaires de la Société de Marie (alors appelées TORM) de prendre en charge les soins à Makogai. Cette île avait été achetée en 1908 par le gouvernement de Fidji pour y installer tous ceux qui étaient atteints de la maladie de Hansen, communément appelée « lèpre ». S. Marie Stanilas et S.Marie Suzanne, Françaises y avaient été envoyées ainsi que deux sœurs Fidjiennes – S. Filomena de Solevu et S. Tekela de Rewa. (Leur congrégation est maintenant connue sous le nom de Sœurs de Notre Dame de Nazareth – SOLN). Malheureusement S. Tekela contracta la maladie après 14 ans de service dévoué à Makogai. Leur travail consistait à inspecter les villages quotidiennement, refaire les pansements, écouter les souffrances des malades, les consoler et parfois gérer des disputes.

Outre des sœurs, il y avait aussi un superintendant médical responsable de l’ensemble, deux médecins locaux, six aides-soignantes Fidjiennes, une européenne, vingt ouvriers indiens chargés de la ferme et un mécanicien. Dr Hall, un protestant irlandais fut le premier médecin résident suivi du Dr Austin qui passa 23 ans sur l’île, et plus tard le Dr Beckett.

Selon le registre des statistiques tenu à Makogai, 4185 malades y sont passés, 2 343 sont repartis guéris. 1 241 y sont décédés et enterrés sur place, 518 furent rapatriés et 83 transférés à Twomey Hospital à Suva quand Makogai fut fermé en 1989.

C’est le 29 novembre 1911 que le premier malade fut admis à Makogai et par la suite les admissions se sont faites une fois par an. La nouvelle des soins prodigués à Makogai se répandit si bien, qu’en 1920 il y eu un flux de malades de toutes les îles du Pacifique.

En Nouvelle Zélande, Quail Island fut organisé pour recevoir les lépreux en 1906 et fut fermé en 1925. Les patients qui y demeurèrent encore furent envoyés à Makogai. Pendant ce temps M. Benjamin Pratt lança un appel pour ces malades. Quand M. P.J. Twomey revint en Nouvelle Zélande il rencontra M. Pratt et c’est ainsi qu’il commença une mission qui dura toute sa vie. L’Organisation Makogai Nouvelle Zélande pour les lépreux est née en 1939 et est connue aujourd’hui sous le nom de Fondation pour les Lépreux du Pacifique. Nous ne savons pas comment les malades dans les autres îles du Pacifique étaient soignés avant qu’ils soient envoyés à Makogai.

A cette époque, pour les personnes chez qui la maladie de la lèpre était diagnostiquée Makogai signifiait la désolation et la désespérance – c’était une condamnation à l’isolement, la séparation d’avec ceux qu’ils aimaient, la solitude, la souffrance physique et morale. Le défi pour les sœurs et pour tout le personnel médical était de transformer cette image. La malades arrivaient dans un service avec des lits propres, des villages selon les groupes ethniques pour les plus valides, des activités thérapeutiques, des lieux de détente, une scolarisation était organisée pour les enfants, des clubs étaient ouverts, du sport, des équipes de scouts et guides furent mises en place, l’artisanat et certains métiers y étaient enseignés.

Rapidement une église catholique et une « Wesleyan church » ont été construites pour répondre aux besoins spirituels des malades. C’est là qu’ils trouvaient la force de vivre avec leurs souffrances. Les deux églises avaient leur aumônier. Pour d’autres Eglises l’aumônier était nommé parmi les malades membres de cette église.

Cependant, malgré tous les soins, peu de choses pouvaient être faites avant 1948 pour arrêter et guérir cette maladie. Les médicaments appelées « sulphreton », introduits cette année-là, furent efficaces et contribua à un meilleur bien-être des malades apportant l’espoir d’une guérison. Mais par-dessus tout c’était l’affection et les soins donnés aux patients par ceux qui leur étaient dévoués, l’aide des bienfaiteurs, ainsi que l’attention et le soutien mutuels entre les malades, le partage des souffrances des uns et des autres, qui ont changé le visage de Makogaï, faisant de Makogaï l’oasis d’espoir et de courage qu’il était.

Au long des années Makogai a reçu de nombreux visiteurs. Cela inclut ceux qui venaient pour les malades, des médecins spécialistes de toutes les régions du monde, des journalistes, des chercheurs, des Gouverneurs généraux de Nouvelle Zélande, et autres hautes personnalités y compris la Reine Salote de Tonga, et plus tard les membres du Leprosy Trust Board.

C’était un modèle pour les autres léproseries. Srs Mary Zita et Germaine ont quitté Makogaï en 1940 pour prendre en charge les soins aux lépreux du Centre des Lépreux à Spanishtown en Jamaïque. S. Marie Joseph a ouvert un hôpital à Tetere aux Salomons et un autre a été ouvert à Piva, à Bougainville.

Le 29 novembre 2011 nous avons célébré le centième anniversaire de la fondation de Makogai qui resta ouvert durant 58 ans jusqu’à ce que les malades encore présents furent, soit rapatriés, soit transférés à Twomey Hospital à Suva. Nous remercions le Seigneur pour tout ce qui a été accompli dans ce lieu avec sa grâce, et pour ceux et celles, spécialement nos sœurs qui, d’une façon ou d’une autre, ont partagé le ministère des pauvres et la souffrance de ceux qui ont atterri à Makogai.

(Tiré du Journal of Pacific History , p. 82-86 ; et de Makogai – visage de l’espoir, S.M.Stella, Christchurch, NZ, 1978.

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